CARNET DE VOYAGE / USA 1999

Painted desert en Arizona
A droite, l'inoubliable Grand canyon

Les grands "classiques"  de l'Ouest
 

Même si on n'aime pas jouer au touriste lambda, il est difficile de refuser Grand Canyon, la Death Valley ou Capitol Reef. Mais on peut également tomber amoureux du méconnu Idaho ou découvrir que la Californie du Nord n'a rien à voir avec celle du Sud.
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Après un vol Swissair Nice-San Francisco, via Zurich, long (onze heures) mais sans problème, nous arrivons à la nuit tombée à San Francisco : il est 19 heures, heure locale. Bientôt, nous partons au volant d'une Ford Taurus bleue par l’Interstate 80, traversant Bay Bridge qui s'avère payant (deux dollars), pour notre motel 6 réservé à Vallejo. Rien à signaler.

Lundi 13 septembre

Temps gris et frais pour notre premier jour en Californie. Après un bon gros breakfast chez Dennys (13 dollars à deux pour leur fameux “Grand Slam Slugger”), le soleil se montre pour nous encourager. Le temps de gonfler les pneus de la Taurus (notablement sous-gonflés), il est midi. En route pour Santa Rosa.
Nous traversons la Napa Valley, célèbre pour ses vignobles, comme ce «Domaine Carneros» et ce «Château Saint Jean», caricatures de Château du Bordelais. Dans ce paysage plutôt désertique, ne poussent que des vignes vertes. Et quelques eucalyptus géants bordant la petite route très fréquentée.
Sonoma, une coquette «small town», dans un paysage de type méditerranéen, «comparable au département du Var» (remarque de M.) : pour l’instant, dépaysement minimal !
 

La sauvage côte de Californie du nord

Heureusement, nous arrivons bientôt sur le Pacifique par un temps brumeux … qui se dégage pour ma première photo de l’Océan.
L’air devient doux, léger, mais la route qui longe la côte s’annonce sinueuse, tortueuse … Et le restera durant deux jours et près de mille kilomètres.
Pour l’instant, on ne le sait pas encore et on profite de ces paysages sauvages de collines nues tombant en pentes fortes dans l’Océan, survolées par des rapaces noirs aux grandes ailes. «Les oiseaux» ont été tournés par Hitchcock dans la Baie de Bodega toute proche : c’est dire si cette côte est inhospitalière.
Après Fort Ross, la route descend au niveau de l’Océan, gris sous un ciel gris, immobile … presque inquiétant. Nous trouvons un «sea acces» pour marcher un petit moment sur le sable gris parsemés de bois morts. Les (rares) maisons sont toutes dans le même style sobre, recouvertes de lattes de bois gris : intégration idéale, écologie maximale.Voila un littoral préservé, où on trouve beaucoup de «regional parks».

Mendocino, village de pêcheurs sur un promontoire rocheux au dessus de l’Océan, que nous nous contenterons d’apercevoir de loi car la route est encore longue … et toujours aussi sinueuse.
Avant d’arriver à notre motel d’Eureka (à 23h30 !!!), cette route, dessinée sur ma carte droite comme un i, se révélera une vraie torture, surtout de nuit.
Pénibles moments qu’on oubliera bien vite, pour se souvenir seulement de cette côte sauvage, inhabitée, inhospitalière, desservie par cette unique route en lacets … Des rochers noirs déchiquetés perçant une eau sombre et des plages de sable gris semées de bois morts : c'est beau, mais inhospitalier, la Californie du Nord.

Mardi 14

Toujours le même temps gris et frais sous un ciel blanc. Température moyenne de la région en septembre : 12 degrés.
Après quelques courses dans un K-Mart, nous repartons sur la 101 North, qui longe l’Océan embrumé : bouleaux et sapins, dont une race inconnue de moi, avec les branches qui remontent vers le ciel. Forêt moussue, humide, arbres aux troncs gigantesques dont la cime se perd dans le brouillard.
Nous arrivons bientôt au Redwood National Park, après avoir fait un tour sur la plage, marchant sur ce sable gris sombre parsemé de bois morts.
Le Parc : des séquoias côtiers aux troncs rouges, qu’on peut admirer lors d’un parcours guidé en sous-bois (4 dollars). De dimensions impressionnantes, certains de ces séquoias sont vieux de plusieurs siècles.
Nous reprenons la route à travers les séquoias dans la brume : ambiance «Dead Man».
Après Crescent City, sur la 199, toujours la même majestueuse forêt de «redwoods». La route est également magnifique, souvent à quatre voies, et monte en de larges virages bien relevés.
Arrêt sur une «rest area» bucolique, avec un air adouci, doux et léger : un coin paradisiaque. Puis la route redescend avant d’entrer en Oregon, où la haute forêt de Californie laisse la place à une végétation plus basse, sapins de taille ordinaire et toundra d’altitude à herbes jaunes dans un air chaud et sec. Désormais, la route ressemble à une route américaine classique, droite à perte de vue. Puis nous rejoignons l’I5  …  avec la clim car il fait 35° dehors !
Enfin Eugene, après un moment de galère pour trouver le motel 6, sur une contre-allée mal indiquée.

Mercredi 15

Levés à l’aube (9h !), après avoir bien dormi, peut-être à cause de l’air vif et des sapins. Breakfast chez Dennys et le soleil se lève. Nous prenons la 58 à travers la Chaîne des Cascades, une route bien rectiligne, reposante après deux journées de virages.
Le paysage de l'Oregon : une grande Suisse, forêt, herbe verte et lacs.
Par contre, les travaux routiers n’ont rien de suisse : ils sont fait en grand, il s'agit de doubler la route sur des dizaines de kilomètres. Beaucoup de femmes sur ces chantiers, dont plusieurs nous saluent de la main. Besoin de contacts humains dans ces grands espaces.
La forêt est verdoyante, certains sapins d’une hauteur vertigineuse, une voiture toutes les 5 minutes. La route est rectiligne, doucement ondulante pour coller au terrain, tapis de velours bordé de sapins fins et clairsemés poussant sur un sol sableux.
Vue sur le Diamond Peak, une dent rocheuse.
Devant nous, un pick-up Chevrolet monstrueux, doubles roues et ailes débordantes : voila «un Américain qui s’explose, pour le fun» (selon M.).
Vitres grande ouvertes, on respire l’air doux de la forêt.  Une «nordic area» pour faire du ski de fond en hiver.
Au bord d’un lac idyllique, l’Odell Lake, nous faisons une pause, assis à une table bois rouge : vue imprenable sur les sommets enneigés et mûres à ramasser dans les buissons. On resterait bien plus longtemps …

L'ours de l'Oregon vous salue bien !

Après Bend, et un brin de shopping dans un Outlet Levis, la forêt reprend mais plus basse, toundra jaune pâle et buissons argentés. Nous arrivons sur un vaste plateau qui s’élargit, entouré de collines lointaines, rochers gris et beiges semés de pins bas planté dans un sol sableux. Enfin, les grands espaces !
Encore des travaux routiers : ils nous refont le réseau routier de l’Oregon, pourtant déjà parfait à nos yeux !
Soudain, voila le désert : vaste étendue d’herbes blanches sèches parsemées de rares buissons. Une triple rangée de pylônes dans ce paysage sauvage.
Toujours cette route rectiligne à l’infini, repos de l’esprit (et du conducteur). Après Brothers, le vent souffle sur les grands espaces, de plus en plus désertiques, sans cultures, juste quelques vaches égarées au milieu des touffes de sauge.
Collines bleutées au loin, monticules sablonneux parsemés de pins devant. Surgit une mesa rocheuse, roche gris sombre.
Enfin, M. double une limace se traînant à 100km/h, quand, soudain, apparaît un champ de gazon verdoyant, preuve que l’homme est  bien là. Avant que la plaine jaune ne reprenne ses droits, de plus en plus jaune au soleil rasant.  Le soleil se couche sur la prairie, boule de feu rougeoyante : toujours un moment magique qu'on aimerait prolonger. Mais la route est encore longue. Au motel d’Ontario à 22 heures.

Jeudi 16

Le temps s'est radoucit pour notre entrée dans l’Idaho, à travers une vaste plaine agricole. A Boise, petite ville qui s'étire dans une vaste plaine, quelques buildings peu élevés, une température parfaite et un air pur  : la douceur de vivre !
 

Le "scenic Idaho", vu depuis la "route des Pins Ponderosa"

Au programme : la «Ponderosa Pine scenic Byway», une route parcourant les montagnes Rocheuses, entourée comme son nom l’indique de pins Ponderosa d’altitude.
Elle longe une rivière verte coulant au fond d’un canyon de roches grises, où un petit veinard s'éclate en ski nautique. Elle monte ensuite progressivement à travers des collines pelées désertiques, bientôt parsemées de chalets perchés.
Etonnant, ce paysage de montagnes avec des pins à la place des sapins … et une température tropicale  : 30° à la mi-septembre !
Idaho City, ancienne ville de chercheurs d’or. Nous franchissons un col à 2000 mètres avant de redescendre, en virages, entre des collines sableuses, avec trace blanches (argile), buissons gris, verts et rouges. Et toujours ces magnifiques Ponderosa Pines, droits, élancés.

Suite à un incendie datant de 1989 (335 feux, état d’urgence déclaré, pompiers venus de tout le pays), il reste des troncs noircis au milieu des touffes rouges et vertes : c’est incroyablement beau !
Après Lowman, station d’altitude authentique et tranquille, et le «Bannet Summit» (à 2400 mètres), nous entrons dans les «Sawtooth Range», chaîne des «dents de scie», hautes montagnes qui gardent quelques neiges éternelles.
Stanley, 69 habitants, village d’altitude harmonieux, avec ses bâtiments de style western recouverts de lattes de bois sombre, où se louent des «cabin lodge» (cabanes en rondins). Un cow-boy, avec chapeau et boots, tire trois chevaux bruns dans une remorque avec son pick-up.
Le site est unique : un large plateau entouré de douces collines pelées coiffées de pins. Comme le dit un panneau, «Idaho is too great to litter» ! Cette région nous semble paradisiaque : coup de foudre pour l’Idaho.
Sur la 75, deuxième «scenic road»,  qui longe la Salmon River, dans une plaine dorée bordée de collines vertes, dominée au loin par les «dents» bleutées. Un condensé de l’Ouest américain dans ce qu’il a de plus beau à mon goût, avec de plus un climat doux.
L’air est parfait, si léger et caressant. On se verrait bien vivre ici, un jour !
Nous dépassons Sawtooth City, préservé de la civilisation-Mac Do, et plusieurs sites historiques d’anciennes villes de mineurs, les chercheurs d’or de la Salmon River. Au col du Galena Summit, 2900 mètres, on trouve des toilettes portatives très propres. C’est ce que j’appelle un pays civilisé.
La route descend ensuite dans la riante vallée de la Wood River, basses collines couvertes de pins, étang à castors … Douceur du paysage dans le soleil rasant.

 

Avant d’atteindre Sun Valley, encore un paradis, mais fréquenté celui-là, avec de splendides demeures construites en vrai bois, pelouses verdoyantes, piste cyclable et station de ski. Qualité de vie au top !
D’ailleurs, l’ordre règne : M.  se fait arrêter pour «excès de vitesse» (mais si peu !) par un jeune flic en moto. Souriant, très poli, ce dernier parait surtout satisfait qu’on apprécie son État, l’Idaho, que je qualifie de «great» !
Nous arrivons dans la plaine de la Snake River, au soleil couchant, buissons de sauge gris sur mamelons rocheux, odeurs d’herbes incroyablement fortes et enivrantes.
Au motel 6 de Twin Falls à 21 heures.  Un concessionnaire Ford («Jules Harrison FORD») expose en plein air ses monstrueux pick-ups à prix d’amis. Quel chance d’être Américain !

Vendredi 17
 

  La verte Snake River à Twin Falls

Twin Falls aussi est une petite ville à notre goût, tranquille, bon climat (il fait 27° ce matin) mais avec tous les magasins imaginables. Après une matinée shopping chez Target, nous reprenons l’I84, après un arrêt au bord de la fabuleuse rivière du Serpent, verte dans un canyon de roches noires.

Les grands espaces reprennent leurs droits, plaine jaune ondulante bordée de montagnes bleues. Je ne m’en lasserais jamais. Quelques nuages noirs s’effilochent vers le sol comme du coton, dans cette zone de «severe storm». Nous échapperons aux «orages sévères», mais le ciel est chargé et le vent souffle, menaçant. J’adore ces mamelons désertiques.

La route file vers les Wasatch Range de l’Utah sous un ciel désormais dégagé. Dans l’Utah, «still the right place», prairies verdoyantes et cultivées au milieu du même paysage désertique au sol sec. Un tracteur soulève un nuage de poussière. Bravo aux rares «farmers» qui arrivent à cultiver ce désert.
La route monte et descend entre des pattes d’ours, vertes, jaunes et grises, avant que ne surgisse une énorme barrière de hautes montagnes. Après Tremonton …  le même bouchon que l’an passé à l’arrivée sur Salt Lake City. Toutes les sorties sont barrées, car on fait quelques "petits" travaux routiers avant les Jeux Olympiques d'hiver. De nouveau, impossible de visiter cette ville, qui semble décidément nous repousser …
En ce jour de départ en week-end, nous sommes impressionnés par la fureur des Américains à profiter de leurs loisirs : dans leurs pick-ups, ils embarquent scooters des mers, motos tous terrains, quads, bateaux … Re-bouchon avant Provo et notre Motel.

Samedi 18

Soleil doux sur Provo. En ce samedi, le breakfast chez Shoneys comporte un buffet «all you can eat», pour 12 dollars, qui connait un grand succès : à ce prix là, c’est normal … Et on comprend mieux pourquoi ceux qui n'ont pas de self-control deviennent obèses.
Nous reprenons la route à travers l’Utah, dans une vaste plaine verte, cultivée et habitée.
A la mode, ces nouveaux "villages" de maisons neuves entourés d'une enceinte : le retour au village européen moyenâgeux ?
Après un freinage brutal de M., pour tester son ABS (no problems !), nous sortons sur la 89, une jolie route qui descend vers le sud dans une mini-vallée (à l’échelle américaine) verte et plantée de pins. Des vaches noires dans les prés, des chevaux racés, un élevage d’oies : «petits «farmers» … mais grosses maisons quand même.
Fairview, 2000 mètres, magnifique climat d’altitude mais doux. Mac Do est là. Deux barbus à casquette dans un pick-up remorquent 4 quads. Ils ont la place pour ça … et les moyens.
Sur la route, soudain un mirage : deux énormes tours de château-fort, monstrueux mélange de style … en trompe-l’oeil car de profil, il est quasiment plat. Un avant goût de Las Vegas ? C’est un Temple Mormon, car nous sommes à Zion (ville biblique).
A savoir : 75% des Mormons vivent dans l'Utah, où ils archivent des données, “mémoire de l’humanité”, (un milliard huit cent millions de pages microfilmées et informatisées) … au fond de six cavernes creusées dans le granit des monts Wasatch, au dessus de Salt Lake City.  But : que chaque croyant retrouve ses ancêtres et les baptisent pour qu’ils soient réunis à la famille et puissent accéder à la divinité. Car les Mormons croient qu'ils seront jugés selon leur existence et pourront eux-même devenir des Dieux. Pas moins !
La petite vallée est devenue plaine puis vaste plateau aride. Un lac et ses plages de sable blanc entouré de monticules dénudés et des buttes de roches rouges. Re-voila les grands espaces, herbes blanches parsemées de buissons de sauge sur fond de montagnes bleutées.
Dans la Gunisson Valley, un camion renversé a perdu ses billots de bois. Après Salina, nous quittons la riante vallée habitée pour l’Interstate 70, qui ondule dans un paysage lunaire inhospitalier : des mamelons arides de toutes formes et couleurs. Sur la route 24, nous croisons deux retraités … sur des quads : il est interdit de vieillir triste ici !
Des buttes en pattes d’ours et soudain, de nouveau, une riante vallée verte et habitée. Un lac entouré de mobile-homes.  Avant que le paysage désertique ne reprenne ses droits : pins, sauge et buissons jaunes.
Loa, Bicknell, coquet et fleuri, et, sans transition, les premières mesas de rochers rouges. Encore un village planté d’arbres immenses. Et de nouveaux des mesas géantes qui annoncent Capitol Reef National Park, où nous arrivons sous un ciel gris. Dommage car ces rochers rouges torturés doivent cracher sous le soleil.
Après Chimney Rock, nous empruntons le «Scenic Drive» (4 dollars à mettre soi-même dans une boite : nous payons !).
 

"Capitol Reef" en Utah

La particularité de Capitol Reef : des couches sédimentaires, bien visibles à cause du soulèvement du plateau du Colorado, dont les plus anciennes remontent à … 65 millions d’années.
Résultat : des rochers aux formes ahurissantes, parois rouges verticales ou en forme de dôme, comme le Capitole de Washington - d’où le nom du parc, où nous passerons un moment génial et inoubliable, malgré un temps menaçant.

Nous faisons encore un tour à pied sur le sentier menant au Natural Bridge, où nous croisons de jeunes Allemands (voila des touristes qui marchent).
Pressés par le temps - la nuit va bientôt tomber - nous reprenons la route au milieu de falaises désormais grises puis blanches tachetées de rose. Paysage lunaire et tellement changeant.
Soudain, vision surréaliste : une forteresse de pierre se dresse sur la plaine, dont seul le sommet est illuminé par le soleil couchant : la photo se révélera aussi belle qu’une toile.
Encore un souvenir gravé en nous. Et encore des Allemands garés comme nous, pour profiter des derniers rayons de soleil : ils ont l’air heureux !
On les retrouvera sur la route, à la nuit tombée, quand j’aurais calculé qu’il nous reste encore … 320 kilomètres - et non pas 100  comme annoncé, ayant confondu les kilomètres avec les miles !  Erreur regrettable, surtout que la route est censée être spectaculaire … mais de nuit, elle est juste fatiguante.
A Blanding, il est déjà  21h20  quand nous décidons de dîner rapide chez Taco Bell. Sur le parking, se gare un «dingue» solitaire dans son énorme pick-up chargé jusqu’à la gueule de matériels de sport : il ne semble pas commode, et pressé d’être servi. Attention, il a une plaque du Texas, ne pas s’y frotter …

Une "forteresse" de pierre se dresse sur la plaine

Encore une heure de route avant le Nouveau Mexique (New Mexico). Enfin notre motel de Farmington à minuit … Moi qui voulais voir Shiprock et son monolithe noir de jour, ce haut lieu des romans de Tony Hillerman : c'est raté !
Petite consolation : nous sommes accostés devant le motel par un policier Navajo (une femme !) qui nous informe que nous avons laissé la lumière allumée dans la voiture. Puis elle continue, seule, sa ronde nocturne, lampe électrique au poing … Voila un personnage tout droit sorti des romans d'Hillerman.

Dimanche 19

Sous un doux soleil, nous quittons Farmington par la route la plus directe pour Santa Fe : nous avons assez roulé hier !
Revoila les grands espaces, vaste plaine d’herbe et de sauge sous un ciel bleu marine qui moutonne. Plat pays légèrement ondulé, "badlands", terre rocailleuse parsemée de mini-arbustes. Soudain, une "forteresse de Vauban" avec tours de guets surgit de la plaine : énorme massif de roches grises à pans verticaux. Des badlands dantesques, noirs ou à rayures.
Au Nouveau Mexique, les routes semblent moins parfaites (bosses et trous). Nous traversons la réserve des Apaches Jicarilla, ceci expliquant peut-être cela ?
 

Le Nouveau Mexique, ses "pueblos", ses maisons en adobe, son "indian art"


Bientôt, nous franchissons le «Continental Divide», (ligne de partage des eaux entre océans Pacifique et Atlantique). 
Le paysage est trop varié pour être décrit, du désert avec mesas roses et blanches aux collines vertes en passant par la plaine jaune pâle.
On ne plaisante pas avec l’alcool ici : «under 0,8 or under arrest» !!
Sur l’Interstate 25, nous traversons le mythique Rio Grande, avant d’arriver à Santa Fe.

Santa Fe est aujourd'hui une petite ville très étendue, dans un site bucolique de collines vertes plantées de pins. Les maisons et immeubles bas sont tous de couleur ocre, respectant-imitant les anciennes constructions indiennes en adobe : une harmonie rare aux States. Une ville qui se viste à pied car elle est de taille humaine - c'est rare également dans ce pays où on ne marche pas. Le climat nous semble parfait, l'air est pur, la ville pittoresque … mais exclusivement dédiée au Tourisme. Les boutiques et galeries sont toutes des «tourist trap» sur le thème de l’Indian Art. Mais un "art indien" made in China ou Taiwan. Pire, on vend ici de l’exotisme en général, qu'il vienne d'Asie ou du Japon …
Les vrais Indiens, Navajos semble-t'il, sont installés dehors, sur la place, pour vendre leurs bijoux en argent et turquoise à même le sol. Faits à la main par eux-même ? Je n'ai pas été vérifier. Cependant, Santa Fe vaut le détour, ne serait-ce que pour son site est agréable.
Nous repartons pour notre motel d’Albuquerque. Pour rester dans l'ambiance "mélange des styles exotiques", nous mangerons ce soir des "enchiladas" mexicains.

Lundi 20

Albuquerque est une ville de la taille de Nice (en nombre d’habitants), très étendue mais sans vrais buildings, cernée de montagnes bleutées.
Sur la route de nouveau, à travers ces paysages du Nouveau Mexique si bien décrits par Tony Hillerman : terre sablonneuse aride ondulante, herbes blanches et sauge grise sous un «big sky» bleu pâle agrémenté de quelques nuages pommelés sur l’horizon. La plaine devient jaune avec mesas de roches jaunes et roses lointaines. Les mesas se rapprochent, rouges et blanches. Terre de sable rouge et rose, nuages cotonneux qui projettent leur ombre sur les mesas, les faisant paraître noires.
New Mexico est vraiment «un enchantement», comme le clame les plaques d'immatriculation de l'état.
Devant un «pueblo», village indien en adobe, de "vrais" Navajos vendent leur artisanat. Authentique, j'espère, ce joli collier de perles brunes décoré de petits animaux nacrés. C'est du moins ce que je veux croire en l'achetant à un sympathique Indien.
De nouveau, des travaux herculéens consistent à refaire une voie de l’Interstate en arrachant le bitume existant.
Toujours ces fabuleuses mesas rouges ombrées par les nuages. Nous empruntons un morceau de la «old 66», la vieille route 66 qui conduisait les personnages de Steinbeck de l'Oklahoma à Los Angeles, dans les "Raisins de la colère".
Voici Gallup et sa forêt d’enseignes indiquant «Indian Jewelry, rugs, pottery» (frais ou faux ?) durant des kilomètres.
 

Bientôt, nous entrons dans l’Arizona, où l’»Indian shit» se vend  toujours aussi bien.
Devant ce matraquage publicitaire incessant, nous finissons par sacrifier au Dieu Commerce. Dans une de ces boutiques à touristes, M. achète une ceinture «indienne» - faite au Mexique ! - pour 26 dollars. Et en plus, il est content !
L’air est désormais très chaud, le ciel bleu marine, quand nous entrons dans le «petrified Forest National Park» . 
Un petit parc qui permet d'admirer à la fois le «painted desert», un désert de "badlands" de toutes les couleurs, et une Forêt pétrifiée, des tronçons de troncs d'arbres transformés en pierre au fil du temps.
Motel à Holbrook, dîner dans un «Cafe» de «grilled chicken» sans gras (ouf !).

Painted Desert, et Petrified Forest, en Arizona

 Mardi 21

Holbrook, sur la «Sixty Six», son «Wigwam Motel» (des tipis en dur comme chambres d'hôtel), ses dinosaures en plastique.
Sur l’Interstate 40, il fait  chaud (27°), le ciel bleu pâle immense surplombe la plaine au sol de sable rouge planté de buissons de sauge. Twin Arrows, une station-service avec deux grandes flèches plantées dans le sol.
La nature devient plus verte, conifères vert sombre et herbes vert pâle.  Nous traversons Flagstaff (2300 mètres d’altitude), ville de taille humaine avec une «old town» préservée, des allées ombragées, de belles maisons dans les pins. Une «senior living community», des musées … Très agréable, on reviendra.
Aujourd’hui, direction Grand Canyon, à travers les San Francisco Mountains, montagnes ensoleillées au climat chaud. Des «ski lifts» aux portes de Flagstaff.
La route monte dans les pins ponderosa et les bouleaux argentés, jusqu’à 2700 mètres avant de redescendre sur un vaste plateau planté de pins et autres conifères d’altitude, bas et touffus : c’est une «national forest». Voila une région paradisiaque à notre goût. Dans les lieux «possibles» où vivre, on retient Flagstaff.
La forêt laisse la place à une lande sans arbres. Nous arrivons à Grand Canyon : 20 dollars l'entrée pour cette merveille de la nature mondialement connue.
 

Grand Canyon, un gigantesque canyon, à couper le souffle : 1600 mètres de vide, 30 kilomètres d’un bord à l’autre avec au fond, la Colorado River. 

Auquel on accède par une route qui serpente dans une forêt de pins, entrecoupée de simples parkings.
Une fois garés … choc garanti, identique à celui des premiers explorateurs espagnols … voici plusieurs siècles.

On ne se lasse pas d'admirer cette merveille de la nature sous des angles différents, et même d'en arpenter les sentiers qui le sillonnent.
 

Avant de sortir du Parc, ne rater sous aucun prétexte Desert View, un site offrant une vue vertigineuse sur la rivière Colorado. 

Là,  tous les photographes amateurs attendent, en silence et presque religieusement, le coucher du soleil sur Grand canyon. Inoubliable.

Une heure après, nous sommes de retour à Flagstaff, à la nuit noire. Avec Grand canyon gravé dans notre souvenir.

Mercredi 22

Le temps s'est rafraichi, quelques gouttes de pluie pour notre visite, à pied, de Flagstaff : coup de foudre pour cette «small town» pittoresque, propre, avec plusieurs bâtiments western du siècle dernier et de nombreux cafés sympathiques.
Sous une pluie fine,  nous traversons l’Arizona, qui "n’est pas qu’un désert", comme l'affirme le Tourist center. Et je confirme : l'Arizona, grands espaces ondulants avec rochers rouges affleurant et buttes d’herbes vertes.
Le Mohave County et ses vallonnements verts, égayés de collines et buttes de roches rouges et grises. Magnifique route serpentant dans un paysage de plus en plus aride.
Kingman, sous la pluie, au pied d’une forteresse rocheuse rose.
Sur la route 93, direction le Nevada : les couleurs crachent sous la pluie, l’herbe est jaune d’or, la terre rouge carmin, les buissons vert-gris. Apparition des premiers cactus du désert, énormes, le sol devient terreux, sans herbe. Seuls poussent encore ces buissons de sauge omniprésents dans l’Ouest.
Voici le «Joshua Tree», cet arbre-cactus symbole du désert : ahurissant à regarder, je n’en crois pas mes yeux.
Un hôtel San Remo, même un «Oasis Cafe Bar», insolites en plein désert. Rochers noirs, terre rose, herbe vert-jaune, monticules rocheux. C’est le «Lake Mead Recreation Area» : nous décidons d’aller voir «Willow Beach», une petite plage sur la Colorado River, en empruntant une route qui plonge entre d’indescriptibles rochers rouges et roses. Soudain, la plage, un mini-port derrière une haie de palmiers verts. Un site presque effrayant, encaissé, avec un air lourd et humide. Encore un lieu inoubliable.

Le Joshua Tree, symbole du désert

Nous reprenons la 93, qui traverse un désert de rochers pharaoniques, taillés à la serpe par un géant pour faire passer une route parfaitement rectiligne. A gauche, la Colorado River dans son Black Canyon. Rochers de toutes les couleurs, puis rouges seulement en arrivant au Hoover Dam, un barrage gigantesque qui alimente Las Vegas en électricité. Un lac vert, des rochers rouges plantés d’énormes pylônes. La route serpente autour de ce barrage datant des années 30, qui d’ailleurs se visite.
Nous entrons dans le Nevada, «the silver State», juste après le barrage.
A Boulder City, le Tourist center est fermé mais l'air frais et humide d’après la pluie fait ressortir les odeurs incroyables de ces buissons du désert, auxquels je serais bien en peine de donner un nom.
Une belle route à chaussées séparées nous conduit à Las Vegas.
A 30 kilomètres de distance, on voit Las Vegas scintiller de mille feux, éclairée al giorno.  Arrivée de nuit à Las Vegas, accueillis par une fausse “Statue de la Liberté”.
Après un dîner rapide chez Taco Bell, nous partons pour une visite à pied de Las Vegas by night.
Un délire, comme on l’imagine, de faux-semblants : la Tour Eiffel, le Conservatoire de Musique de Paris (pourquoi donc ?), la place Saint Marc et ses gondoles, le Caesar Palace …
Beaucoup de curieux, mais pas autant, parait-il, que le week-end (ouf !).
Nous entrons, par un gigantesque tapis roulant, dans le Caesar Palace : diabolique, car si l’entrée est royale, … la sortie est impossible à trouver ! Paradis, ou cauchemar du joueur ?
M. jouera (et perdra bien sûr) quelques cents dans une machine à sous “pour le fun”. On appréciera par contre la fontaine qui danse en musique, presque poétique, au milieu de ce kitsch commercial. Au lit à 23 heures, on en a assez vu.

Jeudi 23

L’air est lourd et très chaud sur la capitale du jeu …  qui a perdu toute sa magie sous le soleil. A voir la nuit impérativement.
Sur la route 95, le désert reprend ses droits, terrains vagues sablonneux cerné de montagnes rocheuses roses et beiges. Mais un désert habité, où l’on retrouve ces “néo-villages” flambant neufs qui semblent à la mode : entourés d’arbres - et de murs - ils forment des îlots de verdure insolites, pâles copies de nos vieux villages d’Europe, de style indéfinissable, parfois vaguement provençaux avec toitures de tuiles. Le faux est décidément le Roi de ce désert pierreux. Bravo quand même d’avoir su faire naître la vie dans ce nulle part.
Revoila le vrai désert et ses cactées géantes sous un soleil de plomb. Une réserve d'Indiens Paiute, sans un arbre à l’horizon, si ce n’est ce monstrueux “Joshua Tree” (arbre de Judée) qui me fascine littéralement.
Mirage : un casino en plein désert,  très  “Bagdad Café”.
La route qui mène à la Death Valley est rectiligne : nous doublons un  mobile-home allemand (avec le D), qui, si l’on en croit ses auto-collants, sillonne l’Amérique mais aussi l’Asie, l’Australie, l’Afrique, l’Europe … “all around the world”, le veinard.
 

Zabriskie Point, Golden Canyon, dans la Death Valley

Nous entrons  dans la Vallée de la Mort (altitude 1000 mètres), dans un paysage lunaire de buttes beiges, grises, roses, qui devient de plus en plus torturé. A Zabrisbie Point, célèbre grâce à Antonioni, un point de vue délirant sur ce désert crevassé. 
Nous poursuivons la route vers Bad Water, avec un arrêt à Golden Canyon : nous suivons durant quelques minutes ce sentier au fond d’un canyon de roches jaunes mais pas plus. Trop chaud pour nous.

Heureux par contre de ne pas avoir raté “Artist Drive”, une petite route en boucle se faufilant entre des blocs rocheux lunaires de toutes les couleurs. remarquable :  la “Palette d’artiste”, un site de toutes les couleurs, en particulier vert-rose-blanc.
Il doit faire plus de 35° mais cela ne semble pas déranger les nombreux touristes, en particulier français. Que l’on reconnaît, comme toujours … à leur habitude si typique de vous dévisager des pieds à la tête. Mais pourquoi  font-ils tous ça ???
A Bad Water, 86 mètres en dessous du niveau de la mer, nous marchons sur le sel déposé au fond d’un lac asséché : c’est le site le plus chaud, qui a battu le record du monde au début du siècle (57° !!!).
Mais à cette heure (18h), il fait presque bon.

Nous reprenons la route dans l’autre sens, au milieu de dunes vanille-chocolat, par soleil rasant.
Brusquement, M. freine, il a vu un coyote : nous le regardons trotter, solitaire et racé dans le soir tombant. Il sera sur la photo, si fin et si beau.
Malheureusement, nous n’aurons pas le temps de marcher sur les dunes de sable, la nuit est noire quand nous sortons du Parc. Par chance pour nos finances, nous n’aurons rien payé, il fallait sans doute le faire au Visitor Center.
Nous filons sous la pleine lune, essayant de deviner le paysage. La route est encore longue jusqu’à Ridgecrest, Californie, où nous arrivons à 21heures, suivi depuis le Parc par un Anglais, trop content d’avoir quelqu’un pour lui éclairer le chemin.
Dîner chez Dennys en même temps que l’Anglais, que nous retrouverons au motel 6. 
Le monde est petit !

Un coyote, un vrai !

Vendredi 24

Breakfast dans un family restaurant où le serveur, Libanais, nous récite - en français - du Jean-Jacques Rousseau.
Le temps est déjà très chaud. En route pour traverser la Sierra Nevada, chaîne de montagnes pelées qui s’élève brutalement sur une plaine désertique. Encore une route “scenic”, entourée de pattes d’ours et de mesas noires.
Je photographie, enfin, un énorme Joshua Tree, “symbole du désert”.
Nous sommes d’ailleurs dans le Désert de Mojave. La route longe sur la droite la barre rocheuse de la Sierra.
Olancha, oasis vert dans le désert, un lac blanc de sel :  il fait 35° à plus de 1000 mètres d’altitude. “Hot”, comme dit M. !
A Big Pine, M. photographie une Chevrolet Impala des 60’s, et même son moteur, à la demande du propriétaire.
A Bishop, dans un Antiques, le brocanteur nous raconte la blague locale : au lieu de Las Vegas, on dit “Lost Wages” (salaires perdus !).
Dans la foulée, on s’offre une glace en cornet, bienvenue par cette chaleur (et bonne, par miracle).
 
Nous repartons vers Mono Lake, par une route qui s’élève et un paysage qui devient “montagne”, avec pins ponderosa.

Au Mono Lake, je cours pour réussir au moins une photo avant le coucher du soleil : plusieurs photographes (tous allemands) sont déjà là. Ces rochers déchiquetés (du tuf calcaire) qui pointent dans l’eau sont tellement photogéniques.

Juste avant d'assister à un lever de pleine lune : instant parfait.

Mais la route est encore longue - et se révélera plus difficile que prévue : virages, épingles à cheveux, dos d’âne, pour monter jusqu’au Sonora Pass  (3200 mètres, record d’Europe largement battu).
C'est à minuit que nous atteignons enfin Modesto, Californie … après une longue journée.

Samedi 25

Il fait chaud-chaud, ce matin, pour notre journée à San Francisco. Nous arrivons en vue de la Baie dans un paysage de dunes d’herbes jaunes couvertes d’éoliennes blanches.  Premier bouchon au péage du “Bay Bridge”. Cernés par les Honda, la marque préférée, semble-til, des Californiens.  Déjà, M. râle, contre le racket du péage (2 dollars), contre la ville, contre la circulation. Il faut dire que cette ville attire trop les foules : trouver une place de parking, c'est l'enfer.
 

Le Golden Gate Bridge, un pont mythique, construit en 1937, qui magnifie cette déjà 
magnifique Baie de San Francisco

Deux heures plus tard, garés sur Bay Street, nous descendons enfin de voiture pour un tour le long de Marina Drive, au bord de l’Océan.

Au loin, le mythique Golden Gate …

Plus tard, nous essayons d'emprunter le Scenic Drive, un circuit touristique qui, malheureusement, est interrompu pour cause de travaux. La circulation est affreuse, étouffante.

Echaudés, nous décidons de rejoindre notre hôtel à San José, en traversant la si fameuse Baie de San Francisco. Déception : elle est “urbanisée à mort” selon les termes de M..
Et c'est vrai que la “maison bleue sur la colline” existe, mais elle n’a rien de romantique : elle est entourée de soeurs jumelles innombrables, alignées comme des boites d’allumettes collées ensemble.
Au motel de San Diego à la nuit noire. Dîner dans un Family restaurant, d’un délicieux “Louisiane chicken”.

Dimanche 26

Pour profiter de notre dernier dernier jour, nous traversons la Silicon Valley, avec un arrêt à Cupertino, où je peux voir de mes yeux le siège de "Apple" : un paradis fleuri, ratissé et taillé au cordeau, entouré d’arbres somptueux. Je ne suis pas déçue.
Vue depuis l’Interstate 280, la Silicon Valley est une vallée plantée de cyprès et de pins entourée de collines sèches, dans un climat chaud. De somptueuses villas perchées sur les collines pelées. Bref, de faux airs de Sophia-Antipolis, en plus grand certes.
Bientôt, nous entrons dans San Francisco par la 19ème Avenue : de petites maisons de un étage, de couleurs douces, roses, bleues, vertes, blanches, entourées d’arbres bien taillés. Tous les styles sont permis. Elles semblent surtout habitées par des Asiatiques (ils sont 200.000 dans la ville).
 

San Francisco vue du Golden Gate

Oui, San Francisco est une ville coquette, à taille humaine … mais qui étouffe sous les voitures.
D'ailleurs, encore un bouchon, en ce dimanche matin, avant de trouver une place, enfin, sur Marina Drive.
Nous prévoyons trois heures de liberté pour aller, à pied,  jusqu’au Golden Gate Bridge. Un air parfait, doux et sec, non pollué malgré l’engorgement automobile : les normes anti-pollution sont les plus sévères du monde en Californie.
La ballade au bord de l’Océan, puis ce pont rouge mondialement connu, resteront dans ma mémoire - beaucoup plus que la “maison bleue”. La ville est belle vue du pont, le site splendide.
De retour à la voiture, direction l’aéroport. Mais, horreur, encore un bouchon, monstrueux celui-là : deux heures bloqués sur Van Ness Boulevard, à regarder les aiguilles tourner. Enfin sur le free way, après un gros stress : ce sera un mauvais souvenir.
L’aéroport enfin, où nous rendons la voiture une minute avant l’heure limite ! On se rappelera des bouchons d San Francisco.
Au compteur, très exactement … 7000 kilomètres (tout rond).
 

                                                                                                                                            Florence CANARELLI
 
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