Mardi 5 septembre
Depuis le Canada, en provenance de Montréal,
nous franchissons (à 16h15 exactement) un pont vers les USA.
A la frontière, deux douaniers nous appellent par nos prénoms
et nous demandent : “Why Denver ?” . Comment leur expliquer, en anglais,
qu'on a envie de mesurer, de nos yeux et presque physiquement, en roulant,
les dimensions de ce pays tout en prenant un grand bol d'air frais
dans ses montagnes mythiques, hors des sentiers battus du tourisme ?
Voici notre premier "interstate" (autoroute mais
gratuit), l’Interstate 81, qui traverse l’état de New York,
jusqu’à Syracuse. A 21 h, notre premier motel, “Hospitality Inn”
à Williamsville. Nous sommes fascinés par l’aspect pratique
et efficace de ces motels regroupés autour de restaurants et de
stations services aux sorties des interstates : “gas-food-lodging” : Welcome
in America !
Mercredi 6
Motel Redwood Lodge à Angola. A la réception, un personnage de film, yeux bleus et grand sourire sympathique, sortant d’une pièce à la décoration kitsch, nous parle de l’Europe qu’il connait.
Jeudi 7
Breakfast chez Hardees,” fast -dégueu”. Voici
l’Illinois. Pluies non stop dans la banlieue de Chicago. Déjeuner
dans un “Family Table” d’un énorme “meat loaf” dont on laisse
la moitié. Pour 13 dollars le repas, c’est donné.
Nous sommes entourés de monstrueuses
Américaines, blanches et noires, de tous âges. Les femmes
surtout sont obèses, débordantes de graisse, informes. Mais,
les portions étant plus monstrueuses encore, elles demandent des
boites en carton pour emportant les restes. On dirait que c’est une habitude
ici !
Près de Princeton, arrêt pour un “antiques”
(brocante) où nous achetons de vieilles publicités des années
60.
Motel à Cedar Rapids. Le caissier d’une
station service : jeune, mince, sportif, d’une vivacité surprenante.
Survitaminé ?
Vendredi 8
“All American breakfast” chez Perkins Family
Restaurant : oeufs, saucisses, pommes de terres rôties, toasts.
La serveuse, obèse : “more coffee ?”.
Autour de nous, rien que des grosses difformes, surexcitées. Le
jeune couple américain : elle énorme en T-shirt informe,
lui mince en jean et santiags ?
Voici l'Iowa, état agricole, vert
et vallonné, des fermes, des vaches, du maïs. C’est l’état
d’origine de John Wayne.
Puis le Nebraska, “the good life”. Plat,
plat, plat : les plaines du Far West ! “Ogallala”, la capitale des
cow-boys, des lacs et des étangs. Seul relief, les Sand Hills.
Les Nebraskans, “une race indépendante et
fière, mais généreuse et ouverte” disent les dépliants
touristiques.
Motel à Grand Island, où, le soir
tombé, les jeunes font du “cruising” en voiture le long des larges
Avenues. Chez nous, ils font pareil en mob !
Samedi 9
Dimanche 10
Lundi 11
Journée à Denver, capitale du Colorado,
“the mile high city” (la ville à 1600 mètres d’altitude).
Nuages et soleil, vent vif. Denver est une belle ville avec des buildings
à taille quasi "humaine".
Nous visitons le Capitole, le parlement local construit
sur le modèle de celui de Washington. Sa coupole est recouverte
d’or pur, provenant des mines du Colorado. De la galerie circulaire au
sommet, vue panoramique sur la ville.
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On y rencontre un couple de retraités
: “we are tired now, so we travel !”.Plus loin, un autre retraité,
tout seul, nous aborde : il n’est pas tout jeune (il a fait la guerre contre
le Japon) mais sillonne les States lui aussi. Il nous recommande Frisco,
Seattle, Vancouver. Et New York. A côté, les buildings de
Denver, “it’s nothing !”. Comme beaucoup semble t’il de vieux Américains,
il a une dégaine d’étudiant à casquette … Rien
d’un petit Pépère pantouflard à la française
!
Dîner à Larimer Square (sur les pas
de Jack Kerouac) : Eagle Café, café de jeunes à la
déco Western. Le serveur, long jeune homme à longs cheveux,
longue chemise sur son jean … mais aussi “professionnel” que partout ailleurs
: il vient nous demander trois fois si tout est OK et ressert du café
à M. - qui n’a rien demandé !
Mardi 12
En route pour Colorado Springs, au sud de Denver.
Vers la Pikes Peak Road, route en terre célèbre pour sa course
de côte.
Une entrée payante (10 dollars) pour un
circuit de 40 miles (60km) jusqu’au sommet à … 4300 mètres
!
![]() ![]() ![]() ![]() La Pike's Peak Road, une route vertigineuse En chemin, on rencontre des engins bien étranges |
La limite des sapins est très haute ici (vers 3500 mètres), la route sans parapet, est heureusement très large. Au sommet il fait près de 7 degrés, temps superbe, dégagé, rochers rouges et sapins verts, pas de neige. Une route sauvage et inoubliable.
Mercredi 13
Nous revenons par Idaho Springs (mine d’or), Georgetown, vieille ville de chercheurs d’or et même la tombe de Buffalo Bill, sur une colline dominant Denver. C’est notre quart d’heure touristique.
Jeudi 14
Près de Canon City, nous allons visiter le
Royal Gorge, le pont suspendu le plus haut du monde. Il date de 1929, et
surplombe un canyon de roches rouges. Site hyper-touristique (16 dollars
l'entrée), avec téléphérique, funiculaire …
Rien ne manque à l'exploitation industrielle du tourisme mais cependant
… Le site est tellement spectaculaire et le temps si sublime, le ciel si
bleu, l'air du Colorado si léger. En plus, c'est sur ce pont que
fut tournée la scène du mariage de Tueurs nés, d’Oliver
Stone.
De nouveau sur la route, où nous rencontrons
avec de jolies biches peu farouches ; elles viennent manger dans
la main !
Bientôt, nous nous éloignons peu à
peu des Rockies. Go east !
La route est rose, puis verte, noire, traversant
une grande plaine à chevelure blonde. C’est la route immense de
Wenders ou de Hitchcock …
Florence CANARELLI
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