Ce que l’Allemagne m'a apporté

Au fond, c'est grâce à l'Allemagne que j'ai découvert une part de moi-même : une certaine rigueur (arriver à l'heure, tenir sa parole, faire ce que l'on dit, être fiable), la vertu de la propreté (par respect des autres et de soi-même), l'amour de la nature, un état mental "froid" (franchise, pragmatisme sans grands discours), le sens civique (la discipline, c'est le respect de l'autre).


 
Manger (bien) sans se prendre la tête

L'Allemagne n'est pas le pays de la gastronomie, certes.
Cependant, c'est le pays des pains (Brot) : délicieux au seigle, cumin, pavot, blé noir … Et des saucisse (Wurst) de toutes tailles et variétés, que je trouve toutes délicieuses. Quant à la choucroute garnie, elle est … alsacienne !
Charcuterie fumées, fromages … des produits simples mais de qualité. Rapide et pratique, l'Imbiss : une saucisse, un petit pain rond, accompagné de moutarde et de frites qu'on mange debout, et le tour est joué !
Plus raffinés, les "Konditorei" et leurs gâteaux aériens, délicats, délicieux, servis sur de jolies nappes roses éclairées par une bougie : un moment de douceur 
inattendue  !


 
Frühstück

Jus d'orange et céréales, tranches fines de jambons et de fromages, café léger mais parfumé, pains variés, dont le fameux "Brötchen" (petit pain rond croustillant), parfois un oeuf… Le tout présenté avec raffinement, sur une jolie table avec nappe en tissu, petit bouquet de fleurs … 
Mon premier Frühstück allemand m'a laissé un souvenir impérissable !
Depuis lors, je déjeune ainsi tout les matins : pour avoir de l'énergie dès le matin, sans le creux de 11 heures … Et pour garder la ligne (le matin, avec un bon café à l'allemande, on digère vite !)
 


 

Frankfurt, ville moderne … Et l'école du Bauhaus (ici, son musée, à Berlin), 
qui fut à l'avant-garde de l'esprit Moderne
Modernisme et vitesse

Sans même faire référence à l'Ecole du Bauhaus, et ses théories (toujours) d'avant-garde, il faut voir Frankfurt et ses élégants buildings blancs pour comprendre le modernisme "made in Germany" : des lignes sobres et géométriques, sans fioritures, justes fonctionnelles. 
Pour ressentir, en toute sécurité, l'ivresse de la vitesse, il faut emprunter une autoroute allemande : on connait le réseau d’autoroutes très développé et gratuit, où la vitesse est non limitée. Mais c'est quand on roule, avec les Allemands, à grande vitesse, sur les "Autobahnen", qu'on ressent le mieux le dynamisme d'un peuple fonceur et courageux.
Petit conseil en cas de “stau” (bouchons) :  se ranger sur les bords externes de l’autoroute pour laisser le passage à d’éventuels secours.


 
Amour de la "Natur"

Au pays des contes de fées, la nature (Natur) est reine, domestiquée, sublimée : des forêts entretenues et taillées au cordeau, des balcons qui débordent d'énormes grappes de géraniums, comme nulle part ailleurs (j'aimerais bien connaitre la marque de leur engrais-miracle !), des plantes (Pflanzen) partout dans le moindre intérieur. De nombreux adeptes invétérés de la marche et de la randonnée - c'est le pays qui a inventé l'"Alpenstock" (canne) et les  "Knickerbocker". Des pistes cyclables goudronnées, sûres, séparées de la route par des haies … Les Allemands, qui ne font pas les choses à moitié, ont pour la Nature un amour actif, vigilant, tatillon. On le ressent en traversant la merveilleuse Forêt Noire, ses doux vallonnements verdoyants, ses pimpantes maisons de Blanche-Neige, ses petites routes comme des tapis de velours, son air si vif et enivrant : un apaisant voyage au coeur d'une nature propre, domestiquée, rassurante.


 
La propreté fait du bien au moral

Une hygiène parfaite, des gens qui sentent (TOUS) bons quand on les croisent, des salles de bain où l'on pourrait manger par terre … Non, les microbes et autres bactéries n'aiment pas l'Allemagne.
Agréable à regarder, la propreté, c'est aussi bon pour le moral : couleurs pimpantes des façades, revêtements et bas-côtés des routes parfaitement entretenus, trottoirs toujours comme flambant-neufs, sans le moindre mégot ni papier gras. Et par-dessus tout, plus surprenant pour un Français, des voitures rutilantes, aux couleurs vives et … sans la moindre rayure. Attention, sujet sensible : évitez d'infliger aux autos allemandes rayures et autres "cabossages" à la française !
C'est en Allemagne que j'ai appris à aimer la propreté … Qui  est le signe, si on y réfléchit, d'un  véritable raffinement et d'un haut degré de civilisation.


 
La Discipline a du bon

La fameuse discipline germanique et le strict respect du code de la route, c'est rassurant quand on est au volant. Surtout à 220 kilomètres/heure, comme il est de mise sur les "Autobahnen" … 
Avoir une voiture en parfait état, "in Ordnung", ça peut même sauver votre vie, à cette allure !
En tant que piéton aussi, c'est agréable de savoir qu'on peut traverser sur un passage protégé sans risquer sa peau.
Que personne ne cherche à resquiller, à vous bousculer, à vous marcher sur les pieds dans une file d'attente. 
Ni à vous voler, ni à vous tromper sur la marchandise : vous pouvez payer les yeux fermés, dans les restaurants ou magasins. Le prix, c'est le prix, on ne marchande pas !
Certes, on vous demandera peut-être, comme à Munich, de ramasser les crottes de votre chien avec une petite pelle en carton. M… alors !


A München, vous devrez ramasser
les déjections de votre chien !

 
Gemütlich

C'est un terme intraduisible (on dirait peut-être "cosy" en anglais), qui signifie en gros intimité, confort d'un intérieur agréable.
Perfectionnistes, les Allemands le sont quand ils décorent un intérieur. Le moindre restaurant (Gasthaus ou Gasthof) est un poême en la matière : boiseries, plantes vertes et petits rideaux, banquettes confortables, nappes en tissus, éclairages doux (les néons blafards, le sol collant de crasse et les chaises de bistrot bringuebalantes et dépareillées, connait pas!)… On y resterait des heures.
C'est d'ailleurs ce que font les habitués des "Stammtisch", une table qui leur est réservée : étonnant de les voir assis autour, à parler, boire, fumer, rire, des heures durant.
Le style "négligé" n'est pas allemand … Et au fond, ce n'est pas le mien non plus !
                                          Florence CANARELLI

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