POURQUOI
L’ALLEMAGNE ?
Née en France,
je suis Française, certes. Mais comme je suis également née
avec l’esprit ouvert, je n’ai pas cru ma mère lorsqu’elle me disait
: “la France est le plus beau pays du monde”. Surtout qu’elle n’avait jamais
franchi la frontière.
Curieuse, j’ai voulu
découvrir le monde par moi-même. En commençant par
le plus proche, l’Europe. L’Angleterre et la Belgique, la Hollande et l’Italie,
et même la Suisse m’ont attiré et séduit chacun à
sa manière. J'avais le projet également de voir l’Espagne
ou l’Autriche un jour …
Mais pas l’Allemagne,
seul pays auquel, malgré ma curiosité tous azimuts, je ne
pensais tout simplement pas.
Les Français ne
s’intéressent pas à l’Allemagne. Moi non plus jusqu’au jour
où, en route pour Vienne - voila une ville qui fait rêver
un Français - je traversais, par obligation, la Bavière,
au volant de ma voiture. |
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Le pays où
la voiture est Reine
C’était en 1985.
Heureusement que ce n’était pas une “Autobahn”, seulement une petite
route bucolique serpentant dans un paysage verdoyant. Découvrir
l’autoroute allemande est un choc trop rude pour un Français - j’essaierais
d’expliquer pourquoi plus loin - d’autant plus que c’est gratuit.
Pourtant, ma première
impression n’en fut pas moins “secouante” : comme une gifle salutaire qui
vous réveille tout à coup. Je suis au pays de la Perfection.
Nulle part ailleurs,
je n’ai vu un tapis de velours aussi parfait en guise de route, sans la
moindre plaque d’égout au milieu, ni le moindre gravillon. Nulle
part le marquage au sol n’est aussi blanc, les plots lumineux aussi bien
alignés … et les conducteurs aussi sécurisants. La taille
de leurs voitures n’y est pour rien, mais voila encore une découverte
qui m’a marqué à vie : ici, les grosses Mercedes sont en
vente libre, je veux dire accessibles à tous. Tous riches ? C’est
l’impression première d’un Français … qui se sent soudain
petit. |
Même la nature
est "nickel-chrome"
Deuxième choc :
la nature est domestiquée. Comment font-ils pour aligner les arbres
des forêts au cordeau, pour faire de l’herbe des bords de route un
gazon anglais verdoyant et gras, où on chercherait en vain une mauvaise
herbe à la loupe. Et surtout pour transformer leurs pots de géranium
en ces monstrueux massifs de couleurs chatoyantes. Au fait, les fleurs
au balcon sont donc obligatoires en Allemagne ? Et les maisons, sont-elles
toutes flambant neuves ou bien simplement repeintes assidument dans des
couleurs roses, bleues ou jaunes. Qui donc m’avait affirmé chez
nous que “l’Allemagne, c’est triste” ? Ah oui, une amie qui
n’y a jamais mis les pieds !
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La Forêt Noire
: au pays de Blanche-Neige
“Hammer Eisenbach”, c’est
le nom du premier village où nous avons loué une chambre
chez l‘habitant en juillet 1987. Minuscule, juste quelques maisons, éparses
autour d’un torrent mais néanmoins propres et fleuries comme partout
ailleurs. Première impression : une odeur de planches de sapins
en provenance de la scierie et le grondement du torrent, un air si vif
qu’on en est tout ravigoré et une immense envie d’aller gambader
dans la forêt toute proche - qui est en effet d’un vert sombre presque
“noir”.
Deuxième impression
: la “Zimmer” est un vrai palace pour une chambre de ferme, rutilante de
propreté avec ses murs recouverts de boiserie, ses deux lits jumeaux
(chacun sa nuit !)
garnis d'une énorme
couette (sans draps), sa salle de bain hyper-moderne avec jets massants
réglables. Le matin un petit déjeuner monstrueux …
Le tout pour environ
100 francs à deux. Ils sont riches et pourtant, c’est pas cher,
mais comment font-ils ? |
Le Nord : brique,
moulins et mers grises
Pour moi qui suit originaire
du Sud de la France, le Nord me fascine. J’adore sa brique rouge autant
que son ciel bas. J’avais aimé Amsterdam ou Bruges, j’ai adoré
le Nord de l’Allemagne quand je l'ai découvert en août 1988.
Terminés, les clichés des bons gros Allemands buveurs de
bière. Dans le Nord, ce sont plutôt de grands blonds Vikings
au regard bleu et franc.
Toits de chaume, moulins,
échappées sur la mer, ciel vivant et air vivifiant. Depuis
lors, j'ai sillonné le Schleswig et le Holstein, dans tous les sens
et même en vélo. Je suis tombée amoureuse de Lübeck,
la ville de Thomas Mann : typiques, ses façades en brique rouge
et noire en alternance sont étrangement belles. Mais j'ai aimé
aussi Travemünde sur la Baltique, pour regarder partir les paquebots
en route vers la Scandinavie. Flensburg, ses façades à pignon
de couleurs pastel, sa lumière blanche, déjà nordique.
Les châteaux de Gottorf et de Glücksburg, le site Viking d’Haitabu.
Les grands ports de Hamburg, Kiel ou Bremen, les petits ports comme Husum.
Les plages de la baltique et ses "Strand Korb"… |
Une rue de Lübeck …
et une plage de la Baltique |
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