WEEK END AU PAYS DE   BLANCHE-NEIGE La Forêt Noire (ou Schwarzwald) est le pays des contes de fées. Chacune de ses maisons en bois, toits de chaume et balcons fleuris, pourrait être celle de Blanche Neige. A chaque détour de sentier, on s’attend à voir surgir les 7 Nains “rentrant du boulot”.  Idéal pour se dépayser tout près de chez nous  Cliquez sur les images  pour les agrandir

En face des Vosges, mais de l’autre côté du Rhin, se trouve le pays de Blanche Neige.
C’est la région la plus touristique de l’Allemagne. Mais, qu’on se rassure, rien à voir avec Juan Les Pins ou St Trop’ en été. La Forêt Noire appartient au Land de Bade Wurtemberg : climat doux, nature préservée, industries de pointe. Dans les guides de voyage, on vous recommande surtout les “grands classiques” - certes incontournables : Freiburg im Breisgau, adorable “capitale” à taille humaine avec ses vieilles rues pavées, sa douceur de vivre et ses étudiants alternatifs, Baden-Baden, station thermale la plus chic d’Allemagne au charme surannée (les Romains s’y baignaient déjà voici 2000 ans), Tübingen, la perle du Neckar, ville universitaire depuis le 15ème siècle (25.000 étudiants) ou bien encore Constance la nonchalante et son lac,  devenus un temple du tourisme. Mais pour qui veut sortir des sentiers battus, voici quelques conseils.
 

freiburg, ses étudiants alternatifs, ses rues pavées, ses façades baroques, sa douceur de vivre

Enfin extirpé de la banlieue de Zurich au volant de votre voiture, le paysage devient peu à peu champêtre. A Waldshut la bien nommée (son nom signifie le chapeau de la forêt !), la route monte légèrement pour franchir les contreforts de la Forêt Noire. Voila, vous y êtes. Il faut y pénétrer vitres ouvertes pour remplir ses poumons de citadins de cet air indescriptible, si léger et si vif - l’altitude se situe entre 800 et plus de mille mètres. Vous traversez un univers de lacs, de collines verdoyantes doucement vallonnées et même de montagnes. Des villages pimpants et fleuris et surtout, omniprésente, la forêt - elle recouvre 60% du territoire. Dense, majestueuse, presque noire. A la fois civilisée,  taillée par la main de l’homme et néanmoins mystérieuse. Vous voila au coeur de la mythique forêt allemande.
 

Un air si vif et si léger, Des forêts de Coucous  et de nains de jardin (à droite)

Comment reconnaît-on un vrai “coucou” de Forêt Noire ? Il fait sa révérence toutes les heures, bat des ailes et ouvre le bec ! Vous en verrez des centaines à Furtwangen,  petite ville qui fut longtemps le centre de l’industrie horlogère. Son Uhrenmuseum (musée de l’horlogerie), connu dans le monde entier,  retrace l’histoire des horloges de Forêt Noire, avec plus de 1000 pièces de toutes les époques, depuis le premier coucou fabriqué en 1738 jusqu’à nos jours. Pendules à coucous mais aussi  pendules musicales, à cadrans émaillés et peints, pendules avec automates, par exemple les 12 apôtres sonnant les heures. Pièce rarissime : une horloge astronomique pesant plus d’une tonne, monstre sophistiqué qui donne l’heure d’une série de villes du monde, la position du soleil et les cycles de la lune ainsi que le jour, le mois, l’année et même le siècle pour les distraits.
A quelques kilomètres de là, le musée de la Forêt Noire de Triberg retrace la vie passée  : costumes d’époque des paysannes avec les si étonnants chapeaux à “pompons” : rouges pour les jeunes filles, noirs pour les femmes. On peut y voir d’autres productions typiques comme la plus ancienne pendule de Forêt Noire (1640) avec une pierre comme balancier. Et aussi un “orchestre mécanique”, énorme meuble en bois sculpté dont le mécanisme est capable de reproduire le son de tous les instruments. En sortant du musée, il suffit d’emprunter la rue principale pour trouver  moultes boutiques vendant les célèbres “coucous”. A tous les prix et pour tous les goûts, ramenez un petit souvenir.
Un autre jour, prenez la route de Grafenhausen pour visiter la Maison Hüsli à Rothaus.  On peut y admirer une collection d’art et de mobilier populaire dans une merveilleuse vieille “maison de Blanche Neige” tout en bois que connaissent bien les téléspectateurs assidus de la série “La clinique de la Forêt Noire”.
 

Culture ? visiter le musée en plein air de Gutach (à gauche, la maison de blanche-neige) Nature ? escalader le sommet du Feldberg (à droite)

Pour allier nature et culture, quoi de mieux qu’un “musée de plein air” ? A Gutach, on a reconstitué d’anciennes maisons paysannes, dont certaines datent du 16ème siècle, avec leurs toits de chaume descendant presque jusqu’au sol. Un site magique et de plus pédagogique, où l’on se promène, en pleine nature, d’une ferme à l’autre. Les intérieurs se visitent également, mobiliers d’époque en bois peint fleurant bon la cire et  étables contigus. Rien ne manque, pas même les draps dans les lits et la vaisselle sur les tables. Le souci très germanique du détail est tel qu’on a l’impression de surprendre les occupants des lieux au saut du lit ou bien sur le point de se mettre à table. Un inoubliable voyage dans le passé.
Les amateurs de nature seront également comblés : à pied, rien n’est plus reposant qu’une promenade en forêt sur des sentiers parfaitement aménagés. En voiture, il ne faut pas rater la Route des crêtes qui serpente de montagnes en sommets : le Feldberg (1493 m) est un but de randonnée facile (compter une demi-heure à pied pour atteindre le sommet), avec, comme récompense, une vue grandiose, parfois jusqu’au Mont Blanc; ne pas rater non plus le Schauinsland (1284 mètres) auquel on peut aussi accéder par téléphérique et le Belchen (1411 mètres). Des montagnes apaisantes et vivifiantes à la fois. Comme la Forêt Noire toute entière !

Florence CANARELLI
 

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